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Thierry de Pina revient avec son spectacle mardi à Monoprix qui fut notre super coup de cœur l’année dernière. Rencontre avec un artiste talentueux.

Les Noctambules d’Avignon : Bonjour Thierry, quel est ton rapport avec le festival d’Avignon

Thierry de Pina : C’est mon quatrième festival. Je suis toujours très excité avant d’y arriver mais dès le premier jour je me dis pourquoi tu as fait ça. Le dernier jour, je me dis plus jamais je reviendrai. Et je suis là de nouveau.

LNA : Même l’année dernière, avec tous les retours positifs

TDP : L’année dernière, j’étais très fatigué à la fin du festival. Mais comme le festival 2023 s’était bien passé, j’étais très excité de revenir. Être présent au festival d’Avignon, c’est beaucoup de travail et d’investissement.

LNA : Cette appréhension est-elle présente cette année ?

TDP : Même si le festival s’est très bien passé l’année dernière, c’est jamais gagné. Il y a des spectacles qui marchent très bien une année et l’année suivante pas du tout. Il faut convaincre de nouveaux spectateurs et des professionnels. C’est un éternel recommencement.

LNA : Comment s’est passé l’après festival ?

TDP : Il y a eu des retombées fabuleuses. Tous les prix reçus durant le festival m’ont permis d’enchaîner sur une tournée dans toute la France.

LNA : Comment est née l’envie de mettre ce texte particulier en scène ?

TDP : Une amie m’avait parlé d’Emmanuel Darley et de son écriture. J’ai adoré le texte mais à ce moment-là je venais de sortir d’un rôle où j’étais déjà en robe et talons. Je n’ai pas voulu reprendre cette pièce de suite. J’ai donc choisi de jouer un autre texte d’Emmanuel Darley. Je suis revenu au texte de mardi à Monoprix par la suite. Au départ, ce fut compliqué car il y avait des polémiques sur des personnages transidentitaires interprétés par des personnes non trans. J’avais des craintes. Le monde associatif m’a soutenu ainsi que les personnes concernées. J’aime défendre les minorités. Ce texte fut donc une évidence.

LNA : Peux-tu me parler de ton costume de scène ?

TDP : C’est une robe de Jean-Paul Gauthier. J’ai essayé plein de choses et rien n’allait. La problématique que j’ai eue c’est que quand on fait face à une personne transidentitaire, on a tendance à regarder toutes les transformations qu’elle a faites. J’ai voulu cela en montrant au spectateur que ce n’était pas le propos de la pièce. Donc je voulais une robe où on montre tout. Comme ça, on balaye le sujet. Il y a donc deux robes qui se superposent. Une première robe avec un imprimé de corps masculin qu’on devine. Cela représente le corps dans lequel Marie Pierre est née. Et ensuite, j’enfile une deuxième robe en tulle qui représente le corps féminin.

LNA : Qu’est ce qui se passe le 9 juillet ?

TDP : Je fais une représentation exceptionnelle dans le Monoprix de la rue de la République à 21h. Le décor sera celui du magasin avec les lumières de celui-ci. Cette représentation sera étonnante et appuiera sur le thème du regard cher à l’auteur.

LNA : Avec ce qui se passe en ce moment en France, est-ce que tu abordes le texte de manière différente ?

TDP : Non, car j’ai toujours été militant dans les choix de mes textes. En plus, le texte n’est pas revendicatif. Il montre juste qu’il y a des différences qui peuvent causer des souffrances. Et quand on a une personne en souffrance, il faut l’aider, pas forcement comprendre ses choix mais en tout cas comprendre sa souffrance et pas lui en infliger d’avantages. Je défends ce message.

LNA : Que peut-on te souhaiter pour ce festival ?

TDP : Du monde et des programmateurs pour que je puisse partager ce texte magnifique au plus grand nombre

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