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Cette histoire débute un samedi soir lors de la noctambule entre passé et présent. Au pied de la tour Saint-Laurent, je m’arrête devant une œuvre de street-art de Space Invader. Je raconte l’anecdote sur cette œuvre lorsqu’une femme m’interpelle. « C’est quoi cette tête de singe au-dessus. J’en vois de partout dans Avignon ». Je n’ai pas su lui répondre sur le moment. J’ai donc décidé de mener l’enquête. Celle-ci m’a permis de découvrir qui faisait ces têtes de singe. Surtout elle m’a permis de rentrer en contact avec ce street-artiste.

Avignon et les singes : une histoire particulière

Ce n’est pas la première fois que la ville d’Avignon va avoir une histoire avec les singes. Un de ces enfants va devenir mondialement célèbre avec cet animal

Pierre Boulle : un Avignonnais extraordinaire

Maison de Pierre Boule à Avignon, Street-artiste.

Maison de Pierre Boule à Avignon

C’est au numéro 25 de la rue des études, que Pierre Boulle verra le jour, le 20 février 1912. Son père, Eugène Jean Baptiste Boulle (1880-1926), avocat au caractère excentrique, collabore à un journal local en y rédigeant des chroniques théâtrales. Le 23 juillet 1908, il épouse à Avignon Juliette Marie Thérèse Seguin, la fille du directeur du journal. Pierre entretient une relation très complice avec son père : tous deux partagent une passion pour la littérature, les livres, la chasse et les jeux. Même la Première Guerre mondiale ne semble pas altérer la sérénité de son enfance. Il grandit paisiblement aux côtés de ses parents et de ses deux sœurs, Suzanne et Madeleine. Vers la fin du conflit, en 1918, il entre dans les petites classes du lycée d’Avignon.

La mort de son père va bouleverser sa vie. Il part travailler en Asie. C’est là-bas qu’il passera la seconde guerre mondiale. Cette expérience lui inspirera son troisième roman.

Le pont de la rivière Kwai

En 1950, Pierre Boulle publie son troisième roman, le pont de la rivière Kwai. C’est ce roman qui va lui apporter une reconnaissance mondiale.

En 1952, Pierre Boulle recevra le prix Sainte-Beuve qui récompense chaque année un écrivain dans la catégorie « romain et essais ».

En 1957, il sera adapté par David Lean. C’est le plus grand succès du cinéma de l’année.

La planète des singes

La Planète des singes, considérée comme un classique de la science-fiction et l’œuvre majeure de Pierre Boulle, rencontre un immense succès dès sa parution en 1963. Depuis, le roman a donné lieu à dix adaptations cinématographiques américaines entre 1968 et 2024, ainsi qu’à deux séries télévisées diffusées en 1974 et 1975, sans compter les nombreuses bandes dessinées qui en ont été tirées.

Dans le livre, le professeur Antelle organise une expédition vers l’étoile Bételgeuse. Il est accompagné du physicien Levain et d’Ulysse Mérou, un journaliste qui devient le narrateur et personnage principal de l’histoire. Ils découvrent une planète très semblable à la Terre, nommée Soror, et décident de l’explorer. Mais leur étonnement se mue rapidement en effroi lorsqu’ils réalisent que ce monde est dominé par des singes, tandis que les humains y sont traqués comme des bêtes sauvages…

Aucune des adaptations cinématographiques n’a véritablement respecté la version imaginée par Boulle.

Je ne serai que trop vous conseiller de lire le livre. Même si vous n’avez pas aimé les films.

Plus de 50 ans plus tard, Avignon renoue avec les singes grâce au street-artiste Zorm.

Interview de Zorm, un nouveau street-artiste.

Zorm est un artiste français avec une formation de tailleur de pierre.

D’où vient ce nom ?

Ce nom est en lien avec mon nom de famille. Il y a aussi une référence à Zorro, ce héros masqué. Ça fait aussi écho au mot zoo.

C’est quoi qui te plaît dans le street-art ?

La rue est un bel espace pour voir des œuvres. C’est comme un musée mais accessible à tout le monde. L’œuvre prend une autre dimension et une histoire en fonction de l’histoire de la rue, de l’architecture. Par exemple, la tête de singe sur la maison de Pierre Boule (auteur de la planète des singes) prend une autre signification.

Le street-art est ouvert à tous. Il ne faut pas avoir une culture particulière ou une sensibilité pour voir et apprécié les œuvres. C’est vraiment pour tout le monde.

En plus, tu as plein de moyens d’expression : le graffiti, le pochoir, la sculpture etc…

Depuis quand tu fais du street-art ?

J’ai recommencé en février 2018 avec ce projet des têtes de singe. Avant en 2006, j’avais posé des têtes de cochon dans le vingtième arrondissement de Paris.

Pourquoi représentes-tu des têtes de singe ?

Dans mon travail, j’ai plus envie de m’intéresser aux animaux qu’aux humains. Ils sont très proches de nous mais on est en train de les détruire. J’exprime notre part d’humanité à travers le singe. Je me suis inspiré des Bonobos, une espèce proche de nous mais en voie de disparition. Malgré tout, je les représente en train de sourire car je veux garder un côté optimiste dans mes œuvres.

Zorm et son art

Zorm et son art

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Dans le street-art, il y a peu d’œuvres en 3D. Je puise donc mon inspiration dans d’autres arts. Je m’inspire beaucoup de sculpteurs. Mes inspirations sont variées. Elles vont de Michel Ange avec son travail sur un bloc unique à Ron Mueck et ses sculptures hyperréalistes. Après je préfère travailler avec mon ressenti plus que de m’inspirer.

Tu as une de tes œuvres sur le palais des Papes. Que réponds-tu aux gens qui pensent que tu dénatures ce monument ?

Je ne pense pas dénaturer le monument. Au palais des Papes, par exemple, chaque pierre a eu son histoire. Pendant la révolution, on a décapité des statues. Le street-art c’est un nouvel art qui est en train d’évoluer. C’est une autre forme d’histoire qui s’écrit sur les murs. On s’empare des murs pour dire des choses, pour faire réagir.

Y a-t-il un lieu où tu rêves de poser une tête ?

Non, il n’y a aucun lieu précis. Chaque lieu a son intérêt.

Tu te vois devenir street-artiste exclusivement ?

Le projet de tête de singe a pris forme cette année donc je n’ai pas de vision à plus long terme. Mais pour moi le street-art permet de m’exprimer.

Les singes à Avignon

Les singes à Avignon

 

Si vous voulez suivre le travail de Zorm, vous pouvez vous abonner à son compte Instagram.

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